Pour son classement au Patrimoine mondial, l’Unesco a considéré que par ses caractéristiques géologiques, archéologiques et ethnologiques et ses paysages, le plateau de Bandiagara, au Mali, est l’un des sites les plus imposants d’Afrique de l’Ouest.
Les Dogons vivent sur cette falaise escarpée de Bandiagara. Ils vivent de l’agriculture et cultivent le mil, le mais et l’arachide. Au Mali, les Dogon sont les héritiers d'une tradition artistique ethnique exceptionnelle : Chaque œuvre d'art témoignant à la fois de l'intimité des familles – les œuvres ne sont pas destinées à être vues mais au contraire conservées dans la pénombre des maisons, telles qu'au sanctuaire- et de la représentation d'une cosmogonie unique qui structure la vie quotidienne comme le rythme et les rituels des cérémonies sociétales ou initiatiques. Les centres artistiques dogons se trouvent à Bandiagara, Sangha et Ireli. Les plus anciennes statues dogons sont reconnaissables à leurs formes allongées. Elles représentent un personnage qui tend ses bras vers le ciel. Nous ne pouvons pas interpréter avec exactitude la signification de ce geste mais il pourrait être celui d’une prière (afin que les dieux accordent la pluie, par exemple). Stylistiquement, ces statues dogons ressemblent à celles de leurs prédécesseurs les Tellem. Elles sont parfois nommées de « style tellem ».
Du gruau de mil et de la bière est répandu sur les statues, ce qui donne à la patine un aspect croûteux. Les statues comportent à la fois des éléments féminins et masculins car, pour les Dogons, la séparation entre les deux sexes n’est pas absolue. L’hermaphrodisme montre la puissance vitale de ces statues. Le dieu créateur dogon est Amma.
Il y a huit ancêtres primordiaux, les Nommo. Ils ont un corps sinueux et dont la partie inférieure est serpentiformes. Les sculptures représentent en général un des nommo. En dehors de ces sculptures, les réalisations les plus typiques des dogon sont les masques de danse. Un de leur rituel, le sigui, a lieu tous les soixante ans. Il est destiné à l’expiation des pêchés et présente des masques anthropomorphes ou zoomorphes (antilope, lièvre, buffle, singe, oiseau, hyène, lion). Toute la communauté participe à cette cérémonie. Les initiés doivent garder les masques et sont considérés comme responsables de l’âme de l’ancêtre.
Les volets ou portes dogon ferment les greniers et sont très intéressants car ils représentent les ancêtres. Les sculptures sont très stylisées.